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Je débute ce blog pour partager l'expérience d'une carrière d'agronome qui depuis 1991 a également oeuvré pour protéger les masses d'eau et les captages d'eau potable vis à vis des contaminations par les phytosanitaires. Je viens de terminer ma carrière dans l'équipe pollutions diffuses agricoles de l'Irstea de Lyon-Villeurbanne, qui travaille sur les transferts hydriques des pesticides et sur l'intégration des zones tampons dans les bassins versants.

Ma carrière au sein de la fonction publique m'a permis de développer une expertise indépendante : j'ai toujours recherché la compétence technique et scientifique et j'ai veillé me semble-t-il à être impartial au service du bien commun. Cela n'a pas toujours été un long fleuve tranquille et j'ai trop souvent eu l'impression d'être entre le marteau et l'enclume!

Aujourd'hui, 1° avril 2017 commence ma retraite. Enfin libéré de la frilosité intellectuelle de mes hiérarchies successives, je souhaite participer aux réflexions et être force de proposition en promouvant une vision globale autour de l'agriculture et des pollutions diffuses. L'agriculture durable passera obligatoirement par une préservation des sols, des pratiques raisonnables et nécessite des territoires agricoles résilients. Dans de nombreuses petites régions agricoles il convient de revenir sur les déstructurations des maillages paysagers et les graves atteintes hydrauliques réalisées, sur fond de modernisme, au nom de la productivité du travail et de l'accroissement sans fin de la taille du matériel.

Des actions simples et peu onéreuses peuvent être adoptées localement pour, grâce à des dispositifs rustiques d'hydraulique douce, réduire les transferts hydriques de polluants en agissant sur les chemins de l'eau.

J'ai toujours en ce début 2017, après 50 ans d'observations des évolutions rurales, le sentiment que sur le plan des territoires agraires et de l'agriculture les dégradations faites aux milieux et à la biodiversité sont encore bien plus importantes que les actions de protection qui sont pourtant de plus en plus souvent mises en oeuvre et dont les success stories sont abondamment relatées dans la presse et au cours des colloques et conférences.

Il nous manque de véritables impulsions locales mais aussi nationales, un plan Marshal du réaménagement agraire et paysager. Cela suppose une réelle volonté politique et une adhésion des élus et bien sûr de la profession agricole dans toutes ses composantes. Je connais de nombreux agriculteurs techniques et citoyens qui produisent tout en préservant les milieux et le capital sol de leurs exploitations. La fonction de production est tout à fait compatible avec des pratiques agricoles durables dans des paysages résilients et adaptés aux contextes agro-climatiques locaux. L'agro-écologie est un élément de cette nécessaire préservation de nos potentiels de production. Encore faut-il que nous ayons une vision suffisamment globale des agro-écosystèmes, ce qui est malheureusement très rarement le cas actuellement malgré des milliards d'euros dépensés en protection des milieux et des captages.

Faut-il vraiment tout connaître pour bien gérer ?
Où faut-il bien gérer pour mieux connaître ?

(B.Chevassus-au-Louis, Colloque DIVA 3, fév 2015)

Communication présentée au 23° COLUMA à Dijon, décembre 2016

Evolution du paysage agricole de Saint Léger des Près (35) de 1952 à 2014 (Géoportail IGN)

Evolution du paysage agricole de Saint Léger des Près (35) de 1952 à 2014 (Géoportail IGN)

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