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Le maintien d’une prairie en bas de versant joue un rôle important de dispersion et atténuation du  ruissellement concentré issu des rases et fossés (demi-buses) d’une parcelle pentue taillée en gobelet

Le maintien d’une prairie en bas de versant joue un rôle important de dispersion et atténuation du ruissellement concentré issu des rases et fossés (demi-buses) d’une parcelle pentue taillée en gobelet

Bonnes Pratiques Agricoles pour réduire la pollution des eaux par les produits phytosanitaires par la réduction des risques de ruissellements et d’érosion hydrique en Beaujolais de coteaux

Après les applications au champ des produits phytosanitaires les transferts hydriques des molécules de pesticides sont des processus importants de pollutions diffuses des cours d’eau et mêmes des nappes phréatiques. Le transport sous forme dissoute est majoritaire mais certaines molécules sont entrainées par les particules de terre en suspension dans l’eau. En cas d’érosion, c’est de plus une perte de sol qui intervient avec une atteinte à la fertilité de la parcelle, c’est aussi des coulées de boues sur les routes et parfois les villages, c’est également un comblement rapide des fossés ou des petits ruisseaux et un colmatage des frayères dans les cours d’eau.

En 2014 et 2015, les sites expérimentaux Rhône-alpins de l’Irstea ont montrés, en situation de transferts rapides vers les eaux superficielles, des pics de pollutions des eaux de ruissellement supérieurs à 150µ, voire 200 µg de pesticides totaux par litre (Dombes et Beaujolais de coteaux).

Le Beaujolais de coteaux (Rhône)

Le Beaujolais viticole de coteaux est un milieu sensible au ruissellement et à l’érosion (sols sableux sur arènes ou socle granitique, pluies orageuses, fortes pentes) et donc aux transferts de produits de protection de la vigne vers les cours d’eau. Les parcelles traditionnelles des Crus de ce vignoble présentent une forte densité de plantation de plants de Gamay taillés en gobelets. Ces parcelles sont caractérisées par la présence des rases: petits fossés intra-parcellaires quasi perpendiculaires à la pente qui en interceptant le ruissellement réduisent l’incidence de l’érosion. Cependant ces dispositifs concentrent les écoulements qui de plus sont collectés pas des fossés revêtus (rigoles maçonnées ou en béton : demi-buses. Cela engendre des transferts très rapides d’eaux contaminées vers les ruisseaux sans réelles possibilités d’atténuation des niveaux de pollution. La restructuration de certaines parcelles facilitera l’enherbement des inter-rangs mais les nouveaux dispositifs antiérosifs prennent trop rarement en compte l’atténuation des niveaux de contamination des eaux de ruissellement. L’évolution règlementaire vat introduire de fortes contraintes qu’il faut d’ores et déjà anticiper.

 

Voies d’amélioration : Dans le nord Beaujolais : ralentir l’eau en favorisant l’infiltration de l’eau prend un sens particulièrement important compte tenu des importantes surfaces en vigne. L’amélioration de la qualité des eaux de surface est observée, mais l’on part de très loin et l’impact des pesticides sur la vie aquatique reste encore très marqué à l’aval du vignoble. D’ailleurs le retrait réglementaire de molécules a joué un rôle important dans cette amélioration. Le développement de l’enherbement dans les vignes permet de réduire les apports d’herbicides et les charrois et chemins enherbés sont des facteurs positifs. Cependant la protection contre les maladies, voire contre les insectes, restera très présente et notamment en printemps pluvieux et donc souvent ruisselant.

En plus des évolutions techniques dans les parcelles (Ecophyto), il convient dans ces territoires des crus de porter une attention soutenue aux transferts rapides érosifs ou non :

  • Diagnostic des chemins de l’eau et repérage des points critiques
  • Dispersion des écoulements concentrés à la faveur des prairies de bas de versant ou des bosquets et bois présents en aval des vignes.
  • Enherbement des rases , avec si besoin arrachage d’un rang de ceps, permettant en créant une petite bande enherbée perpendiculaire à la pente, de favoriser l’infiltration de l’eau, de réduire les écoulements concentrés, de réduire la perte de sol et d’atténuer les difficultés de franchissement par le matériel.
  • Végétalisation des fossés : non désherbage, remplacement des demi buses béton avec mise en œuvre de technique de génie végétal
  • Mise en œuvre de mesures de correction des rigoles et ravines
  • Maintien des enherbements de charrois et chemins en les associant si possible à des espaces contigus perméables.

Les parcelles à texture grossière, sont également le siège d’une infiltration forte dans les sols qui induisent des écoulements latéraux importants : les éléments du paysage préservés ou recréés auront un effet intéressant sur ces processus. Voici quelques exemples de dispositifs utiles :

  • Préservation d’éléments anciens : serves et murets de pierres
  • Bosquets et haies, notamment en cas de ruptures de pentes
  • Prairies et anciennes vignes végétalisées
Tag(s) : #Chroniques de territoires
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