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Pour une utilité naturelle de toute goutte de pluie dès la parcelle agricole : la qualité de l’eau en sera aussi la grande gagnante en nitrates, pesticides, phosphore, sédiments,...

«Tout faire pour infiltrer l’eau au champ et dans des zones tampons multifonctionnelles» (partie 2)

Les sujets abordés dans cet article estival nécessiteraient plus de développement mais pour certains je me suis déjà largement exprimé dans mes dernières publications ou précédemment dans ce carnet d’AgrEaunome. Voici quatre thèmes qui suscitent pour un agronome soucieux de l’hydrologie, étonnements, interrogations voire exaspérations. Ces quatre exemples de non-mobilisation de mesures de gestion, dont certaines réglementaires et donc obligatoires!, traduisent bien la prise en compte trop timide depuis les années 1990 des pollutions diffuses en pesticides et en nitrates. Il s’agit de pratiques et dispositifs très favorables à l’infiltration de l’eau au champ et en bordure de parcelle, mais que la profession agricole refuse de mettre en place malgré des aménités et bienfaits indéniables pour une meilleure résilience de nos territoires. Les pollutions généralisées, appelées avec pudeur pollutions diffuses en France, ont toujours fait l’objet d’ergotages clairement appuyés par une volonté affichée de mobiliser une course à la lenteur de tous les instants : en pesticide cela s’appuie sur une homologation qui serait totalement garante d’absence de risques et en nitrates par « on fait mieux que durant les pires années ». En pesticides, les pollutions ponctuelles ont fait l’objet d’une bien plus grande attention, mais les contrôles de locaux produits et les possibilités de réduction des primes PAC, ont boostés la prise de conscience et la marche vers la mise aux normes

La sécheresse record de 2022, met en exergue

  • Les tensions localement augmentées par des ressources en eaux habituellement potabilisables mais qui sont inexploitables actuellement alors que les besoins sont prégnants: présence importante d’Esa-métolachlore notamment (retenues amont de la Chèze-Canut-35,...), ressources fortement contaminées par les nitrates (Nord 29,…, captages abandonnés pour cette raison), (cyanobactéries en lien avec le phosphore ?),... Encore ce printemps les services de l’état (DRAAF, DDTM,...), considéraient qu’il ne fallait pas s’inquiéter.  Ce n’est plus vrai au milieu de l’été, avec cette absence de pluies qui a conduit l’ensemble du territoire français en situation de crise aigüe !!!
  • L’intérêt de stocker l’eau au sein des sols et des paysages, évoqué en partie 1 de ce dossier, et donc  la nécessité urgente de reconception de l’hydraulique agricole[i] pour une optimisation des bénéfices écosystémiques de la pluie.

Hydraulique douce, Hydrologie régénérative, eau verte : ces notions méritent quelques éclairages et éclaircissements : il y aura donc une partie 3 (à la rentrée...)

Depuis de nombreuses années, voire décennies les responsables professionnels agricoles limitent et entravent la mise en place de mesures d’atténuations des pollutions diffuses : le mot d’ordre est depuis longtemps « pas de contraintes supplémentaires » et pas de sur-transposition réglementaire. Mais cette course à la lenteur au long cours conduit au fil des ans à marquer des buts contre son camp, voire « à se tirer régulièrement des coups de fusils dans le pied », et à générer un important retard dans la mise en œuvre des nécessaires mesures d’atténuation des effets du changement climatique.

Voici les quatre sujets abordés dans cet article qui mériteraient des actions immédiates et d’ampleur, avec une entrée parfois très bretonne, mais assumée : car le pédoclimat breton est représentatif des régions limoneuses à sols fragiles toujours proche du petit chevelu d’un réseau hydrographique important (Est du massif armoricain, Bresse, Perche, Sundgau,…).

Deux rappels historiques importants sont au préalable nécessaires : en politiques publiques visant les pollutions diffuses, nous en sommes a plus de 25-30 ans d’actions et de plans de reconquête de la qualité de l’eau en pesticides et nitrates…

a : Pour les pesticides (substances agropharmaceutiques) la Directive 80/778/CEE du Conseil, du 15 juillet 1980, relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine a été traduite en droit français par un Décret n° 89-3 du 03/01/89.

        b : La directive dite "Nitrates" (91/676/CEE) a été adoptée en 1991 avec deux objectifs : Réduire la pollution des eaux par les nitrates et l'eutrophisation issues des activités agricoles et prévenir l'extension de ces pollutions. Depuis 1996, les Programmes d'actions nitrates (PAN) se suivent : le futur 7ème PAN est actuellement en consultation publique.

  • 1 – L’absence de dispositifs d’interception et de protection contre les déversements de lisiers et autres effluents liquides des élevages, et maintenant des méthaniseurs adossées aux grandes exploitations, vers le chevelu hydrographique proche voire très proche hydrologiquement (petits cours d’eau, « fossés circulants»).
  • 2 – Le trop faible recours aux zones tampons (humides ou enherbées/boisées) dans la lutte contre les transferts de nitrates et notamment en baies algues vertes bretonnes où pourtant les enjeux sont importants et identifiés depuis longtemps.
  • 3 – Les dispositifs végétalisés permanents (DVP), nécessaires pour certains pesticides, afin d’intercepter les molécules transportées par le ruissellement, notamment les DVP 20 m, mais dédaignés et même refusés par le syndicalisme majoritaire en 2016.
  • 4 - La nécessité de protéger la biodiversité en bordure de parcelles traitées : depuis 2011, les autorisations de mise sur le marché des produits agropharmaceutiques comportent, si nécessaire, des mesures de gestion permettant la protection des arthropodes non-cibles et de la flore non-cible. Or ce dispositif est victime d’un déni généralisé : il n’est aucunement appliqué ni même expérimenté. Il s’agit de Zones Non Traitées (ZNT) généralement de 5 m autour des champs en présence de Zones Non cultivées Adjacentes (ZNCA).

II : Interception des ruissellements et écoulements concentrés (voir aussi la partie I du 7 août 2022)

1 : Protection des cours d’eau vis-à-vis des exploitations très proches ou en connexion hydraulique évidente

C’est aberrant en 2022 de subir encore des pollutions « accidentelles » dues à des d’accidents sur des installations de lisiers, de méthanisations, ou autres. C’était dernièrement le cas en Juillet sur deux cours d’eau du secteur de Morlaix (29) sur le Jarlot et le Tromorgant avec des contaminations « accidentelles » issus d’élevages très proches. La pollution du Jarlot a nécessité une interruption de la production d’eau potable !

Face à ces atteintes parfois récurrentes c’est très étonnant qu’en 2022, l'Office Français de la Biodiversité (OFB), en soit à préconiser « en curatif » la mise en place d'un talus en situation d'interception et de rétention des fuites : ce devrait être obligatoire et donc systématique en "préventif". Si l'espace le permet c'est même un premier talus de rétention qu'il faudrait, suivi d’une prairie (humide ou pas), d’un second talus transversal et enfin une belle ripisylve en bordure du cours d’eau. L’efficacité épuratoire et la sécurité des milieux naturels exigent un système du type « ceinture plus bretelles ». En prévention d’écoulements liquides ce sont des dispositifs rustiques et peu onéreux qu’il faut généraliser face aux enjeux de biodiversité et de qualité de l’eau. Mon petit-fils de 6 ans a parfaitement compris depuis un moment, la grande simplicité des écoulements d’eau sur une légère pente, lorsqu'il est à la plage avec sa pelle et son seau !!!

2 : Quasi-absence d’actions en tête de bassins versants sur l’atténuation des flux de nitrates en sortie de parcelles agricoles 

Alors que le 3ème plan pour les baies à Algues Vertes se prépare en Bretagne, aucune action structurante n’est prévue pour freiner les nitrates dès l’amont des versants. Or les travaux de l’Inrae/Irstea ont démontré l’efficacité des zones tampons humides installées en sortie de drainage (ou d’ilôts parcellaires drainés). Des abattements moyens de 30% des niveaux de nitrates sont validés scientifiquement, et des effets intéressants sont également possibles en fossés aménagés permettant un ralentissement des eaux contaminées (études en cours en Bresse). Ce non recours à des zones tampons situées au cœur des zones productives, en général les plus intensifiées et les plus contaminantes, est un non-sens total en termes de durabilité à courtes échéances de certains systèmes de production.

Ne pas reconstruire patiemment, mais néanmoins rapidement, un maillage suffisant d’éléments paysagers rustiques, multifonctionnels, et structurants est une aberration intellectuelle, et un non-sens impossible à comprendre à la lueur de l’accélération du changement climatique. Chercher à contenir les niveaux de reliquats azotés (objectifs des Plans Algues vertes), c’est utile, mais conforter les efforts par une renaturation et une meilleure résilience systémique au sein des paysages et au plus proche des parcellaires agricoles devrait être dès à présent une priorité absolue des financements publics.

https://www.guylehenaffagreaunome.fr/2022/07/3eme-programme-algues-vertes-en-bretagne-une-usine-a-gaz-qui-ne-prend-pas-en-compte-l-integralite-du-probleme.html

3 : Les dispositifs végétalisés permanents, une mesure de gestion mal acceptée !, mal comprise ?

En France depuis 2011, le Dispositif Végétalisé Permanent (DVP de 5 ou 20 m) est la mesure de gestion réglementaire retenue pour limiter le transfert des substances phytosanitaires par ruissellement sur les parcelles en bordure de l’ensemble des points d’eau. Cette mesure assure une bonne efficacité sur les ruissellements, puisque la largeur de 20 m a été choisie pour permettre l’infiltration de 90% du ruissellement diffus. Cela permet, au vu des critères d’évaluation, de garantir un risque de contamination des eaux considéré comme acceptable. Le rôle des dispositifs végétalisés est avant tout de favoriser l’infiltration de l’eau et donc la biodégradation des pesticides en surface des sols riches en vie microbienne.

Le DVP 20 m est ressenti comme une contrainte forte. Aussi collectivement, la profession agricole a fait le choix de contourner la difficulté en évitant l’emploi, lorsque des alternatives et surtout la substitution sont possibles, de spécialités requérant la présence d’un DVP de 20 m en bas de parcelles. Ce choix, somme toute peu agronomique et surtout peu durable, réduit la palette techno-économique et la diversité des molécules phytosanitaires employées. Cela hypothèque l’avenir de certaines substances qui se retrouvent « inutilement sur-employées» (S-métolachlore, prosulfocarbe, nicosulfuron,…), et contribue au passage à accentuer les problèmes de contaminations généralisées des masses d’eau par des métabolites comme l’Esa-métolachlore.

En 2016, un Groupe de Travail a œuvré, au sein du GT national zones tampons, sur des mesures de gestion alternatives offrant des contraintes et une emprise foncière plus limitées, tout en gardant un niveau d'atténuation potentiel comparable au 90% nécessaires. Des mesures alternatives apportant une bonne adaptation aux pratiques et aux contextes locaux et pouvant alimenter la prise en compte réglementaire des transferts par ruissellement ont été retenues (voir la publication via le  lien ci-dessous).

https://data.over-blog-kiwi.com/2/25/83/85/20181006/ob_9caf53_le-henaff-al-zt-dvp-paysages-co.pdf

Le recensement des pratiques et dispositifs a abouti à une boîte à outils permettant de couvrir les nombreux contextes pédoclimatiques du territoire français. Six mesures alternatives standards ont été définies : par exemple il s’agit de talus végétalisés et arborés ou de haies (emprises de 3m), ou des parcelles en semis directs, en complément d’un DVP enherbé standard de 5m incompressibles le moins tassé possible : en tous temps et en tous lieux, il faut prendre garde à préserver les capacités de perméabilité des sols en bouts de parcelles (et bien sûr aussi dans la parcelle). La complexité apparente de la boite à outils se résume localement à agir sur les chemins de l’eau et à mobiliser les trois ou quatre techniques ou dispositifs les plus pertinents pour le milieu et les agriculteurs. Malheureusement ce travail original, mais mal soutenu par le Ministère de l’Agriculture, a essuyé un refus catégorique (mais non argumenté !) de la part des professionnels agricoles et donc n’a pas passé les derniers arbitrages interministériels : l’arrêté du 4 mai 2017 régissant les applications de produits phytosanitaires n’aborde pas ces alternatives au DVP  de 20 m. D’ailleurs et c’est sans aucun doute plus grave, les mesures réglementaires de protection de la biodiversité, qui sont évoquées dans le quatrième point ci-dessous ne sont pas non plus citées !

4 : Une décennie de non-application, ni même d’expérimentation, des ZNT réglementaires de protection de la biodiversité des bordures de champs

Le cas des Zones Non Traitées (ZNT) de protection de la biodiversité peut paraître décalé par rapport aux  enjeux « eau » du moment, mais la multifonctionnalité des zones tampons en font des couteaux suisses assurant une baisse appréciables des impacts des activités agricoles et notamment celles qui sont actuellement les plus problématiques.

En France, ces ZNT de protection des zones non cultivées adjacentes (ZNCA) ou ZNT "biodiversité" figurent dans les avis d'autorisation émis depuis 2011 : inscrites également sur toutes les étiquettes des spécialités autorisées, ces ZNT biodiversité sont donc réglementairement obligatoires et devraient être appliquées par les agriculteurs utilisateurs depuis une décennie. Mais en 2016, lors de la préparation de l'arrêté « phytosanitaires » qui est paru par la suite le 4 mai 2017, la FNSEA a obtenu le retrait de ces ZNT de protection des ZNCA! Comme s’il était prouvé que la biodiversité des bords de champs se portait bien, or c’est tout l’inverse que montrent les études, notamment pour les oiseaux de nos campagnes et les pollinisateurs! Sans mention dans l'arrêté, l'Office Français de la Biodiversité (OFB) ou les DRAAF peuvent difficilement contrôler et encore moins verbaliser, car aucun Procureur de la République ne suit une procédure si un minimum de "porter à connaissance" n'a pas eu lieu, or l’omerta est totale : absolument personne n'en parle !

En lien avec les zones de protection des espaces non cultivées adjacents nous avons besoin de zones semi-naturelles et d’éléments paysagers pour y développer toutes les fonctions et aménités qui nous manquent pour avoir des territoires suffisamment résilients. Car des ZNT de bordures seraient des zones voisines de zones non cultivées où l’on peut facilement mettre en œuvre des pratiques et une gestion différenciées: gîtes et couverts pour de nombreux auxiliaires (carabes,…), apports de nourriture aux pollinisateurs, augmentation de la rugosité des sols (désherbages mécaniques, augmentation des densités (peigne hydraulique,…),…. Et bien sûr avec une prise en compte dans la réorientation de l’attribution des aides PAC.

https://www.guylehenaffagreaunome.fr/2022/02/revolution-agro-environnementale-application-des-mesures-reglementaires-spe3-de-protection-de-la-biodiversite.html

https://www.guylehenaffagreaunome.fr/2022/02/generalisation-de-la-gestion-differenciee-des-bords-de-parcelles-revolution-agro-environnementale-partie-3.html

Conclusion : Accélérer la transition hydrologique et agroécologique des versants agricoles pour bénéficier de territoires résilients

Des progrès techniques et technologiques s'appliquent aux pratiques intra-parcellaires, mais nombreux sont les signaux et études qui militent en faveur de dispositifs et d’aménagements, plutôt extra-parcellaires, permettant de consolider la transition agroécologique des versants agricoles. Et pourtant sur le plan protection des cultures et le recours aux produits phytosanitaires des mesures de gestion et de protection sont ignorées ou difficilement appliquées : la protection des zones non cultivées adjacentes, l'atténuation du ruissellement, la protection des riverains et des personnes présentes. A ces enjeux et de manières prégnantes, s'ajoutent de nombreuses études qui prouvent la baisse inquiétante de la biodiversité et la nécessité d'anticiper le réchauffement climatique. Dans ces domaines nous avons pris, par manque de réalisme, 10 à 30 ans de retard! Il est pourtant reconnu et logique que l'agriculture de demain utilise encore plus les services écosystémiques des différents éléments du paysage. Nous devons lancer une dynamique permettant d'aller vers :

- un petit chevelu hydrographique revisité, régénéré, restauré et respecté.

- une hydraulique douce, apportant une valorisation optimale de l’eau verte

- une renaturation des têtes de bassins versants des territoires plus résilients.

            La production agricole ne doit plus offrir de territoires très érosifs, qui face à la multiplication des événements de pluies intenses retiennent très mal les eaux de pluies. Elle aura besoin de plus d'espaces humides, herbacés, arbustifs et arborés, dans des paysages agraires réorganisés. C’est vraiment dommage que la profession agricole, il y a 30 ans et trop timidement depuis, n’ait pas fait le choix d’endosser un rôle citoyen de limitation active des pollutions diffuses et donc de territoires d’excellence « producteurs d’eau potable» de bonne qualité ? Car dans la plupart des aires et zones de captages, notamment avec la contamination généralisées par les métabolites, les collectivités sont obligées de passer par des procédés et des phases de plus en plus complexes et onéreuses de potabilisation. Production d’eau potable et de protection des milieux aquatiques: rôles au combien importants, voire capitaux par ces temps de tensions fortes et de pénuries comme durant cet été 2022. L’été que nous vivons fait froid dans le dos (le terme n'est pas vraiment approprié...) mais l'eau est et sera un facteur limitant primordial. Il faut infiltrer un maximum d'eau dans les champs grâce à : l’augmentation de la matière organique dans les sols, la couverture des sols, la rugosité des sols, la réduction de la taille des parcelles (haies, agroforesterie, bandes enherbées,...,), les drainages contrôlés, et bien sûr une réelle diversification des cultures.

            Les démarches novatrices, pertinentes, et bien adaptées aux conditions pédoclimatiques locales doivent se généraliser.

- En favorisant au maximum la perméabilité des sols agricoles et forestiers (et bien sûr en même temps que les surfaces urbaines imperméabilisées).

- En déployant, de manières très ambitieuses et donc à très grandes échelles, les mesures naturelles de rétention d’eau (MNRE) et les méthodes et dispositifs rustiques de l’hydraulique douce basés sur du génie végétal et écologique.

            Les débats et les arbitrages à venir autour de l’eau ne doivent pas rester au niveau primaire des rapports de forces entre utilisateurs. Les lois physiques du grand cycle de l’eau doivent être respectées et le « bon sens » partagé par tous, tout spécialement au sein des structures, actuellement en place, de gouvernance de l’eau.

 

 

https://data.over-blog-kiwi.com/2/25/83/85/20190831/ob_588b55_le-henaff-guy-territoires-resilients.pdf

 

[i] Qu'est-ce que l'hydraulique douce ?

(D’après la brochure « hydraulique douce en Champagne » destiné au vignoble –Chambre d’Agriculture de la Marne)

 

Lhydraulique douce regroupe toutes les techniques et aménagements qui permettent de gérer dès l’amont les problématiques de ruissellement et d’érosion hydrique. Elle comprend de nombreuses solutions recourant au génie végétal, mais on peut la définir plus largement par toutes les techniques qui permettent de freiner les écoulements d’eau, de favoriser l’infiltration et d’augmenter la sédimentation, dès l’amont du coteau.

 

Ce faisant, l’hydraulique douce permet de limiter les flux d’eau, de sédiments et de polluants (pesticides, nutriments,…) qui ruissellent vers l’aval. Cela permet ainsi aux ouvrages structurants (fossés, bassins…) de fonctionner dans des conditions plus optimales, et contribue donc à un accroissement de la sécurité en cas de gros orages.

 

Par ailleurs, comme les aménagements d’hydraulique douce font très souvent appel au génie végétal, ceux-ci se révèlent favorables à l’amélioration du paysage et à la protection de la biodiversité. Cette multifonctionnalité est donc un atout majeur dans le contexte de changement climatique et de conditions météorologiques de plus en plus intenses (pluies, sécheresse, canicules, …)

 

De nombreux types d’aménagements différents existent, permettant d’agir prioritairement sur certains de ces objectifs, et en s’adaptant à différents contextes : haies, talus à fonction hydraulique, bandes enherbées et boisées, zones tampons humides, fossés à redents, fossés élargis et végétalisés. Et plus spécialement en vignobles de coteaux : fossés intra parcellaires (razes du Beaujolais), mares de coteaux, gratta-vivas, fascines, grilles et plaques à gazon, plançons (boutures non racinées),…)

Zone de bout de champ improductive, où une zone tampon humide serait bien plus utile (Plourivo - 22) le 31 oct 2020

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Petite zone humide de talweg en prairie naturelle -Jax-Haute Loire (31 oct 2021)

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Pied de talus enherbé, mais nombreux passages d'engins et donc tassements importants - Le Faouët-Côtes d'Armor (11 avril 2021)

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Hydrologie expérimentale ou jeu de plage à l'arrivée d'un petit ruisseau?  Vieux Bréhec à Plouha-22 (13 août 2022)

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Tag(s) : #Zones tampons multifonctionnelles, #Territoires résilients
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