L’hiver 2019-2020 particulièrement pluvieux restera dans les annales : cumul de pluies de 650 mm à Paimpol depuis le 21 septembre (infoclimat.fr) soit pratiquement le cumul annuel normal de cette région littorale en moins de 6 mois. Dans les sols limoneux du secteur les récoltes de maïs grain ont été laborieuses en sols hydromorphes et depuis en parcelles pourtant plus saines le ramassage des choux fleurs en sols détrempés, est parfois très compliqué après chaque pluie importante. Malheureusement la prévention de l’érosion agricole des communes légumières n’est pas au top niveau, malgré l’agressivité connue des pratiques vis-à-vis des sols et l’importance d’ordre nationale de la production ostréicole paimpolaise réalisée dans la baie recevant les eaux des ruisseaux côtiers. La baie de Paimpol est à l’exutoire de ces ruisseaux côtiers. Le port de Paimpol reçoit le ruisseau du Quinic, qui lui reçoit les eaux en provenance des communes situées en amont : principalement Plourivo et Yvias. Le port à flots blotti dans la ville, fait l’orgueil de la région avec ses quais bordés de blocs granits imposants. Mais c’est aussi un formidable piège à sédiments pour les limons issus des terres agricoles. Un bien bel écrin pour les composants de la fertilité des sols entraînés par les ruissellements agricoles. Bien évidemment, il serait possible de limiter la quantité de matières en suspensions qui sédimentent dans le port, et qui de ce fait nécessite un dragage très régulier. Mais cela nécessite de revisiter les réaménagements ruraux hérités des remembrements, des agrandissements parcellaires excessifs et des atteintes supplémentaires au bocage.
En cette période d’élections municipales, j’ai fait des propositions aux listes candidates dans ma commune. En voici les principales :
Propositions agricoles et environnementales pour les municipales de Plourivo 2020 et après…
A ce jour le débat dans les petites communes autour des élections municipales aborde peu les grands enjeux environnementaux, sauf une mobilité plus douce, et pourtant l’action locale a aussi beaucoup de sens. Car il faudrait redonner une plus grande résilience écologique à nos territoires et donc réaménager nos paysages (mieux préserver la biodiversité, atténuer les crues et l’érosion des sols,…). Il convient, me semble-t-il, de faire bouger les lignes réglementaires et environnementales notamment.
Contribuer à l’adaptation au changement climatique
(Stockage CO2, protection de la biodiversité, limitation de l’érosion agricole, …)
- Renforcer le maillage bocager, notamment le long des chemins ruraux et routes communales.
- Utilisation des bois de bords de route
- Broyage et mise à disposition de BRF pour paillage (par les services de l’agglo GPA ou ses prestataires?, par une « brigade verte » ?)
- Envisager un Plan de gestion durable communal des haies avec les propriétaires volontaires
- Lutter contre l’érosion et les pollutions agricoles : les enjeux ostréicoles de la Baie de Paimpol de de l’Estuaire du Trieux nécessitent d’agir activement sur l’hydraulique agricole en misant sur des techniques douces, d’ailleurs peu onéreuses.
. Inciter à la réduction de la taille des grandes parcelles et à un rebocagement si possible perpendiculaire aux transferts d’eau de ruissellement.
- Réorganiser les connexions des parcelles aux fossés et cours d’eau et donc aménager les coins de champs et déplacer certaines entrées de parcelles.
- Voir aussi ci-dessous la proposition retenue de Pont Min, qui permettrait de limiter le risque d’inondations ET l’envasement du port de Paimpol
- Utilisation raisonnée des épareuses et lamiers : rehausser la hauteur de broyage, mieux respecter les arbres et arbustes, faire évoluer les dates de passage limitant ainsi le développement du colza sauvage.
- Restaurer des zones humides et mieux valoriser au plan environnemental les prairies humides bordant le Canon et d’autres ruisseaux : rétention de l’eau, des sédiments, biodiversité,….
Envisager un Projet agricole communal durable
- Sauvegarder une agriculture durable et une production locale diversifiée à Plourivo : le territoire agricole de la Commune est de qualité agronomique moyenne, notamment avec beaucoup de terres humides, territoire dont l’avenir agricole est très incertain et dont historiquement l’élevage, principalement laitier, était le pilier.
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- Présence importantes de friches liées aux ex-espoirs de constructions, au désintérêt pour les petites parcelles, à la présence du Conservatoire du littoral
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- Acquérir un « stock » de terres agricoles communales
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- Imaginer ou accompagner des projets structurants et pérennes d’élevages bio ou agroécologique : petites parcelles bordées de haies, prairies naturelles, races menacées (Froment du Léon, variétés cidricoles anciennes,…)
- Préserver les sols agricoles (matières organiques, érosion) et limiter le « matraquage » des sols : responsabiliser les responsables des coulées de boues.
Quelles relations avec le Conservatoire du littoral et Guingamp Paimpol Agglomération ?
- Relations de la commune avec les intervenants supra-communaux intervenant sur notre cadre de vie et notre environnement
- Mieux informer grâce à des structures d’échange et de concertation.
- Les informations concernant l’agglo GPA « ruissellent » très mal jusqu’au citoyen : peut-on envisager une amélioration ?
- Quelles relations de ces structures avec les résidents ?
Le Conservatoire du littoral génère des pratiques parfois surprenantes et de toute manière trop mal expliquées aux riverains : panneaux explicatifs et pédagogiques à prévoir, réunions de concertations régulières à mettre en place : Existe-t-il un comité de pilotage du massif boisé de Penhoat-Lancerf ?
- Prise en compte du secteur amont du massif (autour du Houël) où les objectifs de gestion sont flous, méconnus et donc mal partagés.
- Améliorer au site du Cantonou la mise à disposition du compost issu des déchets verts: que les particuliers se sentent un peu plus les bienvenus sur le site.
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- Installer un fléchage vers le site de compostage
- Doubler le nombre de jours de mise à disposition : par exemple ajouter le 1° mercredi au seul 3° mercredi du mois.
- Afficher les analyses de compost distribué ou au moins les analyses d’une fabrication similaire.
- Essayer de diminuer le plastique présent dans le compost en informant plus amplement les apporteurs de déchets verts en déchetteries.
Quelles propositions pour le Cadre de vie (et environnement)
Aménagement paysager du secteur du Houël, vers le pont sur le Leff
L’Entrée Sud de la commune par la RD 15 en provenance de Quemper-Guézennec, n’est pas vraiment attrayante actuellement !
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- Parking situé près du pont à aménager ?
- Port du Houël : le quai d’accostage en maconnerie est à réhabiliter avant sa désintégration ?
- Envisager l’ouverture du paysage, si l’état de la ripisylve en place le permet et gestion des gros embâcles.
- Maintien de l’ouverture des paysages ouverts (anciennes prairies)
Mise en place de nouveaux chemins de randonnées (hors du bois de Penhoat-Lancerf, bien doté), par exemple :
- Circuit des moulins de Plourivo et d’Yvias
- Le tour du plateau du Ruclé
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Protection hydraulique à l’amont de Paimpol
- Mettre en place une retenue « d’orage » à Pont Min : l’établissement d’une retenue à l’emplacement de l’ancien étang de Pont Min, avec un moine et un débit de fuite adaptés pour retarder les crues des ruisseaux du Canon et donc du Quinic, après la confluence au site de Mahalez. Ce stockage temporaire serait bien sur un excellent piège à limons limitant grandement l’envasement récurrent du port de Paimpol.
- Pour le site de Mahalez, situé plus en aval, il convient aussi de mieux l’utiliser comme piège à sédiments.